Le tarot fascine autant qu’il interroge. Longtemps associé à la divination, il trouve aujourd’hui une place nouvelle dans le champ du développement personnel et de la psychologie. Et pour cause : ses images puissantes ne se contentent pas de “prédire” — elles révèlent, évoquent, éveillent.
Carl Gustav Jung, célèbre psychiatre suisse, y voyait une projection de l’inconscient collectif. À travers les arcanes, ce sont des archétypes universels qui prennent vie : figures intérieures, étapes d’évolution, pulsions profondes. Tirer les cartes devient alors un dialogue symbolique entre conscience et inconscient, un chemin vers la connaissance de soi.
Dans cet article, explorons comment le tarot peut devenir un puissant révélateur psychologique, en écho aux grands archétypes de l’humanité.
Pour Jung, les archétypes sont des formes primordiales, inscrites dans l’inconscient collectif. Ce ne sont pas des souvenirs personnels, mais des structures symboliques que l’on retrouve dans toutes les cultures, à toutes les époques : le Sage, la Mère, le Héros, l’Ombre…
Ces figures vivent en nous. Elles influencent nos comportements, nos choix, nos rêves — parfois à notre insu. En les rencontrant consciemment, on amorce un processus de transformation intérieure.
Les 22 arcanes majeurs du tarot de Marseille ou du Rider-Waite sont de véritables condensés d’archétypes. Chacune de ces cartes incarne une étape de vie, un état psychique ou une posture symbolique.
Ces images ne “disent pas l’avenir” : elles reflètent des dynamiques profondes à l’œuvre. Elles nous invitent à voir au-delà du mental, à écouter ce qui murmure en coulisses.
Utilisé dans une démarche introspective, le tarot devient un outil de questionnement. Il ne donne pas une réponse figée, mais ouvre une porte, stimule une réflexion, éclaire une émotion.
Voici quelques exemples d’usages psychologiques du tarot :
Le simple fait de visualiser une carte, de méditer sur ses symboles, active un processus de prise de conscience. Le tarot devient alors une “carte mentale” vivante, un levier d’évolution.
Chaque arcane majeur peut être abordé comme un guide symbolique, une figure intérieure avec laquelle dialoguer. Cette approche, inspirée de la psychologie archétypale (James Hillman), considère que notre psyché est peuplée de multiples voix, parfois contradictoires.
Quelques exemples :
En tirant une carte, on ne cherche pas “un verdict”, mais une énergie à rencontrer, un rôle à intégrer.
Aujourd’hui, de plus en plus de praticiens (psychothérapeutes, coachs, analystes junguiens…) intègrent le tarot dans leur pratique. Non pas comme un outil de divination, mais comme support projectif.
Les cartes permettent de visualiser, de verbaliser, de faire émerger ce qui était flou. Elles déclenchent souvent des prises de conscience rapides, en court-circuitant les résistances mentales.
Exemple : Une personne bloquée dans une relation toxique tire Le Diable. Plutôt qu’un jugement extérieur, la carte devient un miroir : quelle dépendance est en jeu ? Qu’est-ce qui m’enchaîne ? Comment reprendre mon pouvoir ?
Utilisé seul, le tarot invite à un temps d’écoute. Utilisé en accompagnement, il renforce le processus de transformation. Il aide à :
Il ne s’agit pas d’interpréter mécaniquement les cartes, mais de se laisser toucher par leur symbolique. De faire parler son propre inconscient à travers elles.
Le tarot psychologique n’exige ni don, ni formation ésotérique complexe. Il repose sur l’écoute, l’intuition, le symbolisme. Vous pouvez :
Le tarot devient alors un compagnon de route, un espace sacré de dialogue avec soi-même.
Le tarot n’est pas qu’un outil mystique. Il est un langage. Un reflet. Une passerelle vers l’inconscient. Grâce à ses archétypes puissants, il aide à explorer ses peurs, ses désirs, ses blocages… mais aussi ses ressources.
À l’instar des rêves, les cartes du tarot parlent un langage symbolique, direct, universel. Et ce langage, bien interprété, ouvre des chemins d’évolution insoupçonnés.
En somme, tirer les cartes, c’est parfois… se rencontrer.